Description


AFIRM, autodéfense pour femmes et jeunes filles, est un groupement genevois lié à la Communauté suisse d’intérêts PALLAS.

Les instructrices d’AFIRM sont formées sous l’égide de l’association PALLAS et leurs diplômes sont reconnus par l’Office Fédéral du Sport.

Dans une très large mesure, AFIRM applique la méthodologie d’enseignement et les principes de PALLAS.

Ainsi, les cours d’autodéfense dispensés par AFIRM sont exclusivement réservés aux femmes et aux jeunes filles. Plusieurs raisons nous amènent à ce positionnement.

De très nombreuses études démontrent que dans la vie courante, les femmes sont plus souvent victimes de violences que les hommes. Cela est particulièrement vrai concernant les violences sexuelles. Selon le professeur Jaffé – directeur de l’institut Kurt Bösch à Sion – une récente étude a démontré une prévalence de 21,7% de filles victimes de violences sexuelles contre 8% pour les garçons. 

La violence à l’égard des femmes et des jeunes filles prend les formes les plus diverses et s’exerce en de nombreux lieux : dans le domaine privé ou public, dans le couple ou le mariage, dans la famille, entre « amis », sur le lieu de travail. Il est dès lors difficile de donner des conseils concrets sur la manière de repousser tous les types d’agressions. La confiance en soi est souvent plus utile que la simple connaissance de techniques de défense. C’est le travail sur ces deux éléments, ainsi que sur une appréciation réaliste des situations critiques, qui constituent la base des cours d’autodéfense réservés aux femmes.

Statistiquement, la violence concerne davantage les hommes et les garçons en qualité d’auteurs potentiels. C’est pourquoi ils peuvent apprendre dans d’autres cours spécifiques comment réfréner leur potentialité de violence et gérer au mieux leur agressivité latente. 

L’éducation des filles et des garçons repose encore largement aujourd’hui sur les modèles traditionnels spécifiques à chaque sexe. Chez les garçons, il semble évident de devoir apprendre très tôt à affirmer ses propres besoins. On attend notamment d’eux qu’ils laissent libre cours à leur agressivité, qu’ils entretiennent la rivalité et la compétition, et qu’ils affrontent les conflits de vive voix et à mains nues. Les sports de contacts et de combats leur sont encore largement réservés. Ils acquièrent ainsi une confiance en eux et une facilité pour s’affirmer. C’est pourquoi la plupart des garçons n’ont pas besoin de cours d’autodéfense spécifiques. 

Les filles, en revanche, s’aperçoivent au cours de leur processus de socialisation que les relations hommes-femmes dépendent largement des modes de comportement et des intérêts de l’homme. Les vertus, dites féminines, telles que la douceur, la passivité, la souplesse et la docilité impliquent que les filles ne peuvent souvent que difficilement imposer leurs exigences ou se défendre contre l’autorité masculine.

Dans des cours d’autodéfense qui leur sont réservés, les filles apprennent qu’elles ne sont pas livrées sans défense à une agression, mais qu’elles ont la possibilité de se défendre par leurs propres moyens. En acceptant leur part d’agressivité, elles apprennent à surmonter leur peur de frapper et de parfois devoir faire mal pour se défendre. Les filles renforcent ainsi leur confiance en soi en prenant conscience et en améliorant leur propre force et leur capacité à s’affirmer. 

Le fait de ne pas mélanger les hommes et les femmes permet aussi d’éviter les stratégies sexuelles et de séduction, ainsi que les enjeux de force et de pouvoir (entre les garçons vis-à- vis des filles présentes) qui sont toujours sous-jacents dans les groupes mixtes. 

Enfin, selon notre expérience, la dynamique d’un cours d’autodéfense est très différente avec un groupe mixte et non mixte. Dans des groupes exclusivement féminins, les femmes discutent plus facilement de questions personnelles et intimes. Ainsi, une solidarité et une forte complicité se développent, ce qui facilite l’apprentissage. Même des participantes qui étaient réticentes au départ de se retrouver qu’entre femmes ont été positivement surprises de leur expérience.

Les cours d’autodéfense réservés aux femmes n’ont pas été créés contre les hommes mais bien dans l’intérêt des femmes. Orientés vers les besoins spécifiques et les prédispositions propres aux femmes, ces cours visent à leur donner confiance en leurs propres moyens et les rendre ainsi moins dépendantes. 

Plus autonomes, elles pourront construire en harmonie avec les hommes une communauté basée sur le respect, l’égalité et la liberté.